#28. France vs Canada - les Différences Culturelles : Manger

France

versus

Canada

Ahhh, la France! Le pays du bon goût et du raffinement. La patrie des bonnes manières et du savoir-vivre. Versailles, le foie gras et le champagne. Le petit doigt en l'air, le nez pincé et le cul serré. Il faut dire que les Français sont maîtres dansl'art de recevoir, savoir préparer les bonnes choses et les savourer pendant de longues heures passées à table.

Le Canada est un pays anglo-saxon avec une province qui fait chier toute la nation(c'est un peu la même haine qu'entre les Wallons et les Flamands en Belgique) et qui s'appelle le Québec. Comme par hasard, ces chieurs professionnels parlent la langue de Molière - certes l'évolution de lalangue française du Québec n'est pas la même que celle de France, mais ce point sera développé dans un autre post incessamment sous peu. Concentrons-nous plutôt sur un autre sujet tout aussi intéressant que la linguistique.

Installée depuis quelques mois au pays qui fait avoir froid aux gens rien qu'en mentionnant son nom, j'ai observé de nombreuses différences culturelles avec la France, mon pays natal.

Aujourd'hui, nous allons parler nourriture et comment mangent les Canadiens. Attention, je vous préviens - je vous vois venir avec votre conscience morale et votre éthique à deux balles- je vais parler en RÈGLE GÉNÉRALE, et non en cas par cas, parce que sinon on s'en sort pas et je suis bonne pour écrire une thèse de doctorat sur le sujet.

3 repas par jour, mais bien sûr!

Les Canadiens ont un rapport à la nourriture qui est bien différent de leurs cousins français.
Commençons par un point commun avant de balancer la sauce : les Canadiens ont les mêmes trois repas principaux qui sont le petit-déjeuner, le déjeuner et le dîner. Jusqu'ici tout va bien.

N'oublions cependant pas que nous nous trouvons dans un pays anglo-saxon-God-Save-the-Queen etc. Et qui dit culture rosbif dit dîner à 17h30 juste après le boulot (oui là aussi il finissent le boulot plus tôt... ben oui c'est l'heure du dîner après 17h, il fait faim Sacrement!).

Et alors les Canadiens, qu'est-ce qu'ils font une fois qu'ils ont mangé un bon repas bien remplissant en guise de goûter pour nous, Français? Ben ils remangent quelques heures plus tard. Et il se peut assez souvent qu'ils se prennent un petit snack pré-dodo aussi. Donc on a l'impression qu'ils sont tout le temps en train de manger quelque chose. Un peu comme les Américains, quoi.

Qualité, peut-être. Quantité, certainement.

La qualité des aliments n'est pas déplorable mais elle pourrait être mieux à mon humble avis. Les produits type légumes, fruits, fromage, pain manquent cruellement de saveur à mon goût. Mais ça va, on va pas se plaindre non plus ; les magasins offrent une bonne variété de produits frais et on peut trouver tout ce dont on a besoin à des prix plus ou moins raisonnables. Et les viandes et poissons sont excellents. De plus, avec tous les conservateurs qu'on trouve dans la nourriture, c'est cool tout se garde bien plus longtemps.

Quant à la quantité, j'ai vu pire aux États-Unis où les gens voient la vie en XXL. Mais ça va, les Canadiens se défendent bien de ce côté de la démesure nord-américaine. Allez au supermarché, à moins d'acheter au détail rayon traiteur ou fruits et légumes, les emballages sont en grand format pour tout (oeufs, lait, chips, PQ, sacs poubelles, etc).

Ce sont aussi les rois du Buy One Get One Free (un acheté, le deuxième est gratuit), et les gens adorent penser faire des affaires en achetant plus qu'il ne faut sous prétexte de payer moins au final.

Et qu'est-ce qui n'est pas cher et servi en quantité faramineuse? Ben toutes les cochonneries type McDonald's, Ben&Jerry's, Oreo, Lays, sodas et tout le tintouin peu diététique.

Bref, ils adorent la junk food. Un peu comme les Américains, quoi.

Sur place ou à emporter?

Les deux mon capitaine! Et oui, les Canadiens prennent leur repas sur place, au restaurant ou bien au boui-boui du coin et demandent un doggy bag pour pouvoir terminer leur repas servi en abondance tranquillement chez eux avant d'aller se coucher (cf le snack pré-dodo) ou bien le lendemain voire quelques jours plus tard (big up les conservateurs). Un peu comme les Américains, quoi.

Au restaurant
Une chose est sûre, les Canadiens ne savent pas se tenir (c'est ce que dirait un Français bien pète-sec). Que ce soit côté client ou côté service, les habitudes ne sont pas les mêmes.

- Côté client : ça parle très fort, ça mange bruyamment, ça ne sait pas utiliser un couteau et une fourchette en même temps et ça reste pas bien longtemps en place. Les repas sont express, pas de temps à perdre, on est au restaurant pour manger avant tout. Ce qui en soi n'est pas faux.
En France, on prend son temps, on parle à un niveau de décibels toléré par les voisins de table, on met sa serviette sur les genoux et on se sert de nos mains pour manier les couverts, soulever le verre à vin et rompre le pain.

- Côté service : là aussi, on n'est pas là pour rigoler, faut pas déconner. Hop, à peine assis qu'un serveur (vous pouvez le mettre au féminin) vous agresse en vous proposant un verre de glace avec un peu d'eau autour et une rondelle de citron pour cacher le goût de la javel. Bon c'est cool, au moins on attend pas trois heures pour se rafraîchir le gosier. Aussi, ne vous étonnez pas si, une fois votre assiette terminée, le serveur arrive par derrière et vous la retire ni vu ni connu. Attention lorsque vous prenez une petite pause entre deux fourchettes, restez vigilant car votre plat peut soudainement disparaître. Mais en général, on vous prévient avant de vous l'enlever. Oui parce que le serveur (toujours à mettre au féminin si vous le souhaitez), il est toujours à l'affût de vos moindres gestes et viendra s'assurer plusieurs fois pendant le repas - de préférence quand vous venez de prendre une bouchée de votre plat et que vous avez la bouche pleine - que tout va bien pour vous et que vous vous remplissez bien la panse et que vous n'allez surtout pas oublier le pourboire de 18% minimum, merci.

Bref, au restau, on mange, on paye et on s'en va sans tarder. Un peu comme les Américains, quoi.

À la maison
Bon alors à la maison, tout est permis. On peut manger quand on veut, à toute heure de la journée et de la nuit. En même temps, on est chez soi et on n'a de comptes à rendre à personne.
Les Canadiens reçoivent, moins que les Français, mais quand même ça leur arrive. La plus grande différence que j'ai remarquée, c'est que les invités n'attendent pas l'aval de la maîtresse de maison (on peut le mettre au masculin aussi) pour se servir. Cela me choque assez régulièrement, c'est une chose à laquelle j'ai du mal à me faire. Même lorsque c'est un simple dîner informel entre potes, là-dessus je coince.
Mais bien évidemment, j'ai eu l'occasion et le plaisir de partager des repas avec des Canadiens très bien élevés tout comme j'ai détesté certains repas avec des Français malpolis.
Notons que j'ai été choquée à maintes reprises et de la même manière aux États-Unis. On peut donc dire que c'est un peu comme les Américains, quoi.

Les aliments? C'est bon, mangez-en!
Comme je le disais un peu plus haut dans cet article, le Canada offre une grande variété de produits alimentaires. Qu'ils soient importés (envie d'asperges vertes en plein mois de janvier? no problème!) ou d'origine canadienne (en même temps, c'est hyper grand le Canada...), vous trouverez tout ce dont vous avez envie tout au long de l'année. Et on trouve des aliments succulents qui font exploser les papilles (le sirop d'érable, respect).
Les Canadiens sont de grands amateurs de produits de la mer et ce n'est point pour me déplaire. La façon de consommer ces produits est toutefois bien différente qu'au pays du fromage qui pue et du vin qui tâche.
Prenons un mets délicat et raffiné tel que les huîtres. Peu de gens aiment vraiment les huîtres - bande d'ignorants- et pour essayer quand même de faire genre oui, oui, les huîtres c'est trop bon, même pas peur, et bien ils ont trouvé la solution! Les huîtres sont servies avec tout un tas de sauces, de la moins pimentée (vinaigre à l'échalote) à la plus hot (de la pulpe de piment rouge, même le plus vaillant des mangeurs de chaleur en aromate aurait du mal à retenir une petite larme de douleur). Tout ça pour masquer le goût iodé délicieux et la texture ni molle ni croustillante de mon mollusque préféré. Je le crie haut et fort : SACRILÈGE!!!! Non mais sérieux, quel gâchis de noyer l'huître dans de l'huile et de l'étouffer sous un tas de piment et de raifort!
C'est comme si on prenait du foie gras mi-cuit de canard marbré aux figues et qu'on en tartinait bonne grosse tranche sur une biscotte rassie. C'est la confiture aux cochons en quelque sorte. Notons que la même attitude vis-à-vis des huîtres a été observée aux États-Unis. Donc c'est un peu comme les Américains, quoi.

C'est à boire qu'il nous faut!
Ce paragraphe sur la boisson ne sera pas bien long car il n'y a pas grand chose à dire sur le sujet. Les vins de la région du Niagara sont buvables et je n'ai pas encore bien éduqué mon palais nouvellement canadien. Et je bois bien plus volontiers de la bière que du vin pour éviter trop de souffrance à ma bouche.
Mais j'ai remarqué que le vin était fréquemment servi dans des verres à vin gigantesques (style dégustation) et jusqu'en haut, s'il vous plaît! Un peu comme les Américains, quoi.

La générosité
Les Canadiens ne sont peut-être pas reconnus pour leur gastronomie (et peu de pays arrivent à la cheville de la France à ce niveau-là, donc on leur pardonne), mais au moins ils peuvent se vanter de leur générosité. ils sont généreux dans la quantité servie, ils sont généreux dans leurs échanges à table (toujours prêts à faire goûter leur plat, et aussi à faire profiter le voisin de la conversation) et surtout ils sont généreux, tout simplement.
La générosité canadienne, c'est l'ingrédient qui fait toute la différence!

Ndlr : Les photos sont mises un peu n'importe comment et je voulais en utiliser davantage afin de vous divertir l'oeil, mais blogger merdouille et je ne peux pas éditer les photos correctement, désolée.

CC French Cancan 2011