Les belles histoires de French Cancan...

Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite ou volontaire.

23/11/2009

#14. De la culture américaine...

Ah! Les États Unis d'Amérique, le pays où les rêves deviennent réalité, où n'importe qui peut devenir Président (testé et approuvé par un acteur et un "fils de" dépourvu d'activité cérébrale).
La ruée vers l'or, Hollywood, Wall Street, Mickey Mouse et la junk food... Le pays de la surconsommation de masse qui entraîne des dérives mentales et physiques en tous genres.

Vous vous ennuyez et ne savez pas trop quoi faire pour tuer le temps?
Alors je vous propose de découvrir les habitants de ce fabuleux pays où rien n'est impossible, même si on se dit souvent "Non mais c'est pas possible!".
Si, si! Jetez-un oeil sur ce site : http://www.peopleofwalmart.com/ vous n'en croirez pas vos yeux.

Pour info, Walmart est un supermarché populaire implanté un peu partout aux US. Si un jour vous vous rendez là-bas, c'est l'endroit à ne pas rater pour comprendre certains fonctionnements/dysfonctionnements américains.

Allez, comme dirait le gouverneur de Californie, Hasta la vista, baby!



CC French Cancan 2009

15/11/2009

#13. Comment plaire à un homme?

Une femme met très souvent un homme en valeur, mais attention à ne pas le piétiner par sa présence féminine, car ça ne plaît pas en général.

Fraîche comme la rosée du matin.
Un homme se sentira plus jeune mais plus expérimenté avec à son bras une femme plus jeune que lui. Il n'apprécie pas trop quand une femme le dépasse et ce, dans de nombreux domaines (financier, intellectuel, physique) ; il préférera donc une femme moins grande et moins brillante que lui.

Une femme, c'est beau.
L'homme aime cette qualité esthétique et sera sensible à une femme bien maquillée (mais pas trop), bien coiffée (pour ne pas trop faire négligée), bien habillée, parfumée et embijoutée (au même titre que la voiture, cela constitue un signe extérieur de richesse de l'homme, sous-entendu que c'est lui qui alimente le compte bancaire du couple).

"Sois belle et tais-toi".
Cette phrase ne sort pas de nulle part mais de la bouche d'un homme.
Un homme n'est pas du tout à l'aise avec une femme qui l'ouvre trop souvent en société. Une femme qui le contredit sera extrêmement énervante, surtout lors des soirées mondaines où les rires sonnent faux et les conversations sont souvent orgueilleuses. La virilité d'un homme sera remise en question par des commentaires peu appréciés tels que "Il n'arrive pas à la tenir" ou bien "C'est elle qui porte la culotte de toute évidence". Son pouvoir apparent de dominant en serait alors menacé.

Femme, maman, amie, amante.
Une femme doit être aux petits soins et justifier de qualités en tous genres pour répondre aux besoins d'un homme. Savoir tenir un foyer est primordial : faire le ménage, cuisiner, coudre, repasser, s'occuper des enfants, organiser la vie familiale (prendre des rendez-vous, penser à régler toutes les factures, trier, ranger, débarrasser, etc). Une femme doit aussi se montrer maternelle, non seulement avec ses enfants -quand elle en a- mais aussi avec son homme. Savoir se montrer disponible pour écouter tous les problèmes existentiels et professionnels, rassurer, encourager, soigner le moindre pet de travers, aimer à tout moment... Et tout cela, en ayant un métier afin d'être intégrée dans la société "Ma femme, elle travaille, je tiens à ce qu'elle garde son indépendance"...

Quelle chieuse alors!
Oui, une femme peut se montrer capricieuse et caractérielle, et de ce fait, il arrive très souvent qu'elle exprime ses envies, ses désirs, sa vision des choses en haussant le ton pour mieux se faire entendre. Un homme aime se faire engueuler comme un enfant, mais attention! Seulement dans l'intimité, sinon gare aux commentaires castrateurs.

Mais que serait l'homme sans la femme?
Et vice-versa...

CC French Cancan 2009

06/11/2009

#12. Comment être servi(e) plus vite dans un fast-food?


Pas envie
C'est vendredi soir. On est en fin de semaine au début du mois de novembre et la lumière du jour se fait rare. Le petit vent frais gerce les lèvres et l'humidité pénètre jusqu'aux os. Une seule envie : faire du cocooning chez soi, tranquille loin de l'agitation éprouvée pendant la semaine (métro, boulot, courses en tous genres, sorties avec les amis, et tutti quanti).

Alors quoi de mieux que de ne rien planifier si ce n'est l'allumage de la télé à l'heure d'une bonne petite série qui ne fait pas réfléchir mais qui ne gagaïse pas non plus totalement (contrairement aux émissions de variété, qui pour la plupart, ont tendance à mettre le téléspectateur dans un état proche de la léthargie)?
Et pour faire encore mieux, on se fait un bon petit plateau-repas qui ne nécessite aucun passage par la cuisine.

Envie
Quelle chance d'habiter une capitale qui, comme beaucoup de capitales, est conçue pour vous offrir ce genre de services et vous pousser à la consommation de masse. On a le choix entre tout. Donc il suffit juste de suivre son envie et de prendre son téléphone et de composer le numéro d'Allô Pizza 2000 ou bien de Sushi Express Minute. Zou, une demi-heure plus tard, on sonne à la porte et c'est parti pour la nidification intensive.

Big Tasty
Mais ce soir précisément, ma soirée cocooning, je ne la conçois pas sans un Big Tasty de chez McDo. Bon, la soirée "gnagnatage devant la télé" devra débuter par une sortie sous la November rain, mais ça en vaut la peine. On parle du Big Tasty là quand même.


Le Big Tasty, quoi

Donc oui, ce soir, grosse envie soudaine de bon cheeseburger bien gras. À l'approche de l'hiver, le corps doit faire ses réserves en prévision de la lutte contre le froid et clame haut et fort ses besoins. Là, mon corps réclame de la valeur sûre en terme d'apport calorifique. Il réclame McDonald's.
Et puis, ce qui est bien dans les grandes villes, c'est que les McDo, y'en a à tous les coins de rue! McDo est là pour satisfaire vos envies de gras à tout instant et rapidement -principe de base des fast-foods.

Ça se passe comme ça chez McDonald's
Enfin, rapidement... Au macdo* de mon quartier, ça dépend de ce que l'on veut et surtout comment - sur place ou à emporter? Oui, parce que le macdo est organisé en deux sections bien distinctes (pour faciliter les choses, très certainement mais je ne vois pas très bien l'efficacité de ce genre de procédé)

Sur place ou à emporter?
La section "sur place" à gauche, et la section "à emporter", à droite après le mur de séparation aménagé en espace de dégustation rapide.
Bien évidemment, un vendredi soir de novembre vers 20h30, on est pas seule à avoir la même idée de soirée macdo-télé/squat. La longueur de la file d'attente dans la section "à emporter" vous rappelle un stress dont on voulait justement se débarasser en se faisant une soirée à la cool tranquille. Par contre, la section "sur place" est vide, juste un type qui paye et qui prend son plateau-repas.

Choix cornélien
Être honnête, faire la queue pour une commande à emporter, et attendre dans un endroit qui n'est pas très zenifiant -bon d'accord, le macdo a fait des efforts avec ses nouvelles matières plastiques, ses couleurs chimiques et sa lumière électrique. Mais sur moi, ça marche pas du tout. Ou bien l'option déjà testée et approuvée précédemment, qui consiste à être servie tout de suite et à passer moins de 5 minutes sur les lieux. Mais il faut une touche de sans-gêne vis-à-vis d'autrui qui suit les ordres d'une organisation aberrante et improductive. C'est l'option du bluff total.

Une fois n'est pas coutume
Je choisis cette option pratique et satisfaisante. Sans hésiter je marche vers la caisse, je commande mon burger, je paye (avec pile-poil la bonne monnaie) et j'attends le temps normal de conception de sandwich décongelé. Un jeune homme est arrivé à la caisse d'à côté, là où un serveur attendait de faire son travail. Il prend la commande, mais a dû l'annuler car le jeune homme s'était trompé, c'est pas la section "à emporter" ici. Le jeune homme n'a pas bronché et est retourné à la fin de la bonne file, certainement puni d'avoir essayé de griller tout le monde en allant discrètement dans la section d'à côté pour avoir son sandwich plus vite.

Smooth criminal
En même temps, c'est bien fait pour lui, c'est par l'erreur qu'on apprend. Quand on veut bluffer le système, il faut y aller jusqu'au bout et incarner à fond son rôle de client qui prend "sur place". L'erreur commise par le jeune apprenti a été de préciser "à emporter", il s'est grillé tout seul.
Mais moi, je joue dans la cour des grands. Après la minute d'attente, je prends enfin gentiment mon plateau repas, et je me dirige ensuite vers la sortie en mettant mon sandwich dans mon sac et le plateau au-dessus de la poubelle "Merci".

Tout est bien qui nidifie bien
Et voilà, l'opération macdo terminée, le bilan est positif : l'air de dehors fait quand même du bien, le service au fast-food a été rapide, macdo a fait un petit geste pour l'environnement (mon sandwich n'a eu droit qu'à un simple emballage carton, pas de sacs en papier ni de double fond cartonné labellisé "à emporter").

Ma soirée télé peut enfin commencer!

N'empêche ce serait tellement plus simple si McDo se mettait à la livraison à domicile...


* à noter : "Au macdo " est une expression populaire typiquement française : on raccourcit un nom propre, on le transforme en nom commun et on l'écrit phonétiquement.

CC French Cancan 2009

01/11/2009

#11. André Agassi, un mythe s'effondre...

Un des titres du journal de ce soir annonce qu'André Agassi a dupé tout le monde pendant des années en portant un postiche capillaire! Un mythe s'effondre, c'est toute une génération qui a porté ses tee-shirts et caleçons-shorts-combi-cyclistes-qui soutiennent ce qu'il faut tout en donnant un style (hum). Pourquoi? Eh ben pour découvrir 20 ans plus tard, que c'était que du faux!

Un petit rappel du look Agassi qui a influencé la mode sportive :




Sans déc', André portait une perruque type Tina Turner à l'allemande, sans complexe aucun, et en faisant genre que c'était ses vrais cheveux. La honte, quand même. Non pas que c'est la honte de ne pas avoir le caillou garni de poils L'Oréal... Chacun fait ce qu'il veut avec ses cheveux.

C'est la honte, pourquoi? Tout d'abord, parce que c'était une coupe et une couleur assez ringardes pour n'importe quel être doté d'une chevelure. Et c'est quand même la honte pour une partie de la population qui a succombé à l'influence look que les sportifs/acteurs/chanteurs/stars célèbres ont sur le public de masse en quête d'identité. Le début des années 90 a été marqué par ce genre d'individu sur-médiatisé et malheureusement entouré alors de personnes nuisibles qui se disent "spécialistes de l'image".
Bien sûr ces experts artisticommerciaux, il y en a eu, il y en a toujours (cf les rédactrices de mode qui préconisent l'achat de bottes cuissarde de pêcheurs de caviar qui vous coûtent les yeux de la tête, mais ça c'est encore un autre sujet), et il y en aura encore...

Mais finalement, L'aventure du toupet d'Agassi est-elle une information qui vaut vraiment le détour, au point d'en parler au J.T de 20h? Ou bien est-ce une petite manipulation médiatique conçue par nos chers spécialistes de l'image pour attirer l'attention des badauds sur un fait totalement insignifiant (qu'est-ce qu'une perruque peut avoir comme effet positif sur une performance sportive), afin de minimiser une information légèrement plus troublante quant aux performances de notre tennis showman à la retraite (la prise de méthamphétamines peut en effet influer sur les prouesses de renvoi de balle) et des pratiques des règles dans les grands tournois où y'a pas mal de contrats à signer. Tiens, pourtant il avait passé un contrôle anti-dopage à son époque mode junkie-heartbroken, et les résultats étaient négatifs... Mais quand il y a prescription, qu'on en a gros sur la conscience et qu'on veut resigner des contrats et sortir de l'oubli, ben on balance tout aux médias!

Ah! Les médias, quelle grande rigolade! On n'en finit pas de trouver des sujets de conversation totalement superficiels pour combler un manque cruel de réflexion sur des sujets moins légers... D'où ce post qui reflète bien cette tendance ;)

CC French Cancan 2009

21/10/2009

#10. Dédé député, Jeanjean président!


Vive l'U.MP. et son triomphe électoral des gens doués dès la naissance!

J'adore la petite phrase d'introduction sur la page wikipedia de Dédé :

"David Douillet, né le 17 février 1969 à Rouen, est un homme politique français, ancien judoka reconverti dans les affaires. Depuis le 19 octobre 2009 il est député des Yvelines."

Ça en dit assez long sur la définition de l'homme politique français ...

Puis on apprend sur cette page quasi autobiographique et romancée que Dédé commence le judo à 11 ans, gagne son 1er titre olympique à 27 ans, puis se fait une entorse au poignet avant de remporter son 2ème titre olympique à 31 ans avant de prendre sa retraite sportive et de se lancer dans les affaires, la télé, le business, les soirées, les rencontres, le brassage de pépettes qui l'ont mené à un essai de carrière politique à 40 ans; comme le souligne son pamphlet sur wikipedia "David Douillet s'est également investi en politique : "le 4 mars 2009, il est nommé secrétaire général à la « vie sportive » de l'UMP"

Mais David Douillet à l'UMP, c'est pas nouveau pourtant. On se souvient de ses prouesses de figurant auprès de monsieur le Président à diverses occasions. Car David Douillet est très apprécié par la ménagère de 50 ans et plus qui voit en ce grand gaillard protecteur un gros bébé à câliner. Et que c'est bon pour son image d'être entouré des bonnes publicités.

Enfin tout ça pour dire, que Dédé il est doué quand même. Bon OK, il a pas fait forcément l'ENA, mais il a tout de même une grande carrière de sportif avec entre autres 2 titres olympiques et une carrière d'homme d'affaires en tous genres!!! C'est pas rien, surtout pour un sportif professionnel à la retraite, c'est ze best of ze best. Et à 40 ans, on est en pleine possession de ses moyens. Donc pour faire de la politique quoi de mieux? En plus c'est l'électorat qui l'a choisi, et personne d'autre.

Donc, finalement, c'est quoi tout ce battage autour de Jeanjean? Bon OK, il a pas fait forcément l'ENA, mais il a tout de même une grande carrière de jetsetteur d'élite avec un diplôme du lycée Pasteur et un héritier riche de naissance en route!!! C'est pas rien, surtout pour un étudiant à la retraite, c'est ze best of ze best. Et à 23 ans, on est en plein milieu du tout début de l'âge adulte. Donc pour faire de la politique, quoi de mieux? En plus c'est l'électorat qui va le nommer, euh, choisir, et personne d'autre, voyons!

Et puis, c'est wikipedia qui le dit d'abord :

"Jean Sarkozy (Jean Sarközy de Nagy-Bocsa à l'état-civil français), né le 1er septembre 1986 à Neuilly-sur-Seine, est un homme politique français. Membre de l'Union pour un mouvement populaire, il est conseiller général des Hauts-de-Seine pour le canton de Neuilly-sur-Seine-Sud depuis le 16 mars 2008, et dirigeant du groupe UMP-Nouveau Centre-divers droite du conseil général, depuis le 16 juin 2008."

Et ça en dit même plus que sur Dédé ; Jeanjean, lui, ça fait longtemps qu'il fait de la politique, il commence à avoir de la bouteille le petit surdoué neuilléen. Donc Dédé député, Jeanjean président! Et toc!

(Elles travaillent bien hein, les équipes de com de l'UMP, quel don de la narration et du rajout de couches)

CC French Cancan 2009

20/10/2009

#9. La Poste, on a tous à y gagner ?


14h -
Je sors de chez moi, mon sac rempli de colis à poster à l'épaule.



14h03 -
Je franchis le seuil du bureau de poste. Une longue barrière humaine scinde les locaux en deux parties. Une douzaine de personnes forme une file indienne. Loin devant, deux panneaux de séparation sont disposés devant les 4 guichets "Toutes opérations", et forment ainsi un rempart qui cache la non-activité des employés. Sur ces 4 guichets, un seul est opérationnel, les autres sont totalement désertés. Pour offrir un meilleur service à ses clients, La Poste a réorganisé son agencement.
À ma gauche, deux machines pour peser soi-même ses envois et imprimer soi-même ses timbres. Sur ces deux machines, une est hors service. Juste à côté se trouve la photocopieuse, pour photocopier soi-même ses documents. Une belle feuille A4 est scotchée sur le capot de la machine, une note y est rédigée à l'attention de ceux qui tenteraient de vouloir l'utiliser. On peut y voir dans une écriture enfantine les mots "En panne". Juste à côté de cette machine performante sans contrat de maintenance, se trouve le guichet "Colis". Mais tout comme les 3 guichets "Toutes opérations", celui-là est définitivement laissé à l'abandon. Pour bien signifier que c'est peine perdue d'espérer y voir un employé, le guichet a été redécoré de toutes parts avec tous les emballages colissimo possibles et imaginables. C'est devenu la vitrine d'exposition des produits de La Poste. Deux bancs vous laissent imaginer qu'il y a eu de l'attente et donc de l'activité il fut un temps. Mais ces bancs ne servent à personne, et personne n'oserait laisser sa place dans la queue pour aller s'asseoir en attendant que ça se passe.
À ma droite, le guichet "Lettres recommandées". Une fois de plus, la sentinelle chargée de cette lourde tâche a abandonné son poste.
Derrière moi, un autre guichet un peu obscure quant à ses activités. On imagine que des colis y sont envoyés car là encore, des monticules d'emballages Chronopost et Colissimo sont disposés tout autour en forteresse cartonnée.

14h05 - La toute petite dame âgée juste avant moi dans la queue commence à s'agiter. Elle essaie, tout en restant à sa place précieuse, de voir ce qu'il se passe derrière les remparts publicitaires (oui, on y trouve un peu de tout : des paquets d'enveloppes pré-timbrées, des livres de cuisine, des bd et des dvd à prix ne défiant absolument aucune concurrence, etc). Après des étirements physiques dignes d'un petit rat de l'Opéra, elle constate qu'elle n'est pas au bout de ses peines et trépigne de plus belle.

14h07 - La toute petite dame âgée déclare forfait. Elle quitte sa place et décide de partir vaquer à d'autres occupations. J'y gagne donc une place, et je décide de ne pas avancer d'un pas pour laisser un passage aux gens qui souhaiteraient utiliser eux-mêmes la machine à poster, et pour ainsi m'éviter des bousculades désagréables nerveusement.

14h08 - Un cadre dynamique pénètre les lieux d'un pas pressé. Malheureux! C'est la chose à ne pas faire à La Poste : être dans l'urgence. D'un regard affolé, il déchiffre rapidement tous les panneaux qui indiquent quel guichet s'occupe de quoi. Il cible le guichet "Colis" et l'atteint en trois enjambées. Il tente de trouver l'employé invisible qui se cacherait peut-être derrière les montagnes de cartons d'emballage. Très vite (il est pressé, rappelons-le), il comprend qu'il ne sera pas servi. Il cible alors une employée de la poste en balade digestive et qui passait par là. Il la harponne, la mitraille de questions et de reproches à la limite de l'insulte, et décide finalement de jeter l'éponge face à l'incompétence postière.

14h13 - Entre temps la file indienne s'est allongée. 5 personnes sont derrière moi. L'une d'entre elles, voyant l'écart civique de 45 cm que j'ai laissé devant moi, fait une tentative d'extorsion de place. Mais j'ai bien évidemment riposté en lui indiquant le sens de la queue. La personne se replie en soupirant bruyamment.

14h18 - La queue avance au ralenti. Les gens commencent à sautiller d'impatience et de léthargie. Je commence à ne plus sentir ma jambe droite. Je sautille également pour faire repartir ma circulation sanguine.

14h20 - On entend des soupirs, des grognements, des phrases haineuses marmonnées. L'attente devient insupportable. Les gens vérifient pour la énième fois l'adresse écrite sur leur enveloppe. Ils tapotent sur leurs téléphones portables pour s'occuper, tout en restant sur le qui-vive pour réagir à la seconde même où la queue avance.

14h24 - La queue avance. Presque simultanément, chaque personne fait deux petits pas en avant en traînant des pieds. Derrière moi, je sens une respiration proche, une chaleur qui émane et une sorte de gêne dans le dos. Je me retourne. Là, à 3 centimètres de distance, se tient une jeune fille qui protège sa place par le moyen le plus radical : se coller à la personne devant. Cette personne, bien sûr, il faut que ce soit moi. J'inspire profondément, j'ouvre un chakra et j'expire lentement.

14h30 - J'y suis presque! Plus que trois personnes avant moi. Le calvaire de l'attente debout touche à sa fin. Courage, il ne faut surtout pas faillir si proche du but.

14h31 - Miracle, l'employée précédemment en balade digestive s'installe à un des 4 guichets.

14h32 - L'employée enlève l'écriteau "guichet fermé".

14h33 - L'employée le remplace par un écriteau "cartes Pro".

14h33 et 12 centièmes - Une file s'est soudainement formée devant le guichet. D'où viennent ces personnes, personne ne le saura car tout le monde était occupé à scruter le moment où l'autre employé prononcera les mots magiques "Personne suivante". Dans la file "Cartes pro", les personnes s'agrippent à leurs cartes VIP.

14h35 - Les soupirs se sont transformés en râles. Ma file est exaspérée et dégoûtée du traitement de faveur qui est fait aux personnes qui ont les moyens de payer minimum 50€/an pour avoir le privilège de faire un peu moins la queue à La Poste.

14h38 - Hourrah! Je suis à présent en tête de file. Une certaine fierté m'envahit ; j'ai tenu jusque là en ayant gardé mon calme et sans perdre une jambe. Je jette un coup d'oeil à la longueur de la file derrière moi. Je me surprends à avoir un sourire en coin mesquin qui traduit mon orgueil de première de la file. Je regarde tous ceux qui sont derrière moi avec un oeil narquois.

14h40 - J'entends l'employé commencer un dialogue avec le client, annonçant mon passage imminent!:
"Et avec ceci Monsieur?
- Ce sera tout.
-Alors, ça vous fera 28, 43€..."
Le client sort son portefeuille ; les battements de mon coeur s'accélèrent.
Mais c'est à ce moment que j'entends à ma gauche des pieds racler le sol. La démarche est ponctuée d'un bruit métallique et régulier, proche du son du glas. Mon regard se dirige vers cette marche funèbre. Là, mon coeur s'arrête. Avançant d'un pas résigné, un vieillard et son déambulateur partent à la conquête de MON guichet. Il tient dans sa main une carte soigneusement plastifiée. Ce vieillard possède la black card des cartes VIP : la fameuse carte "handicapé", passage prioritaire, étoiles de l'Union européenne, fauteuil roulant, doigt d'honneur.
Sûr de lui et de son bout de papier, le vieillard a quand même la gentillesse de me montrer sa carte de plus près pour prouver sa légitimité dans le grillage éhonté de place. Tranquillement, sans trop se presser (c'est un handicapé quand même), il rejoint le guichet qui m'était destinée.

14h45 - Le vieillard doit se sentir bien seul. Car non content de griller la place à tout le monde, il entame une conversation d'ordre totalement privé avec le guichetier, nom de dieu.
"Ah ben oui, mon bon monsieur, c'est plus ce que c'était. Moi à l'époque, les gens se disaient bonjour..." Blablabla, clac, clac (bruit de son dentier mal collé), Blablablabla.

14h47 - Le vieillard souffre d'arthrite, c'est officiel.

14h48 - Pendant le bilan de santé d'Aymée Truffion (il ne nous manque plus que son numéro de sécu), la guichetière des cartes pro a fait péter la performance. Les 4 personnes VIP ont été servies! Le guichet est libre! Ni une ni deux, je fonce vers la zone libre. L'employée m'accueille :
"Bonjour Madame.."
Ayant déjà tout préparé, je lui sors mes colis et mes bordereaux soigneusement remplis.
"C'est pour des envois en colissimo.
- D'accord, alors, c'est pour envoyer en France?
- Oui, tout est prêt.
- Je vois."
Là, elle sort des bordereaux colissimo différents.
"Vous voulez les envoyer en simple ou en recommandé?
- Vous voyez, j'ai déjà rempli mes bordereaux, les voici.
- D'accord, alors, attention c'est sans signature, hein.
- Oui, je sais bien.
- Pfff, je sais pas ce que j'ai mais j'ai un de ces mal de crâne", dit-elle à son ordinateur.
Je la regarde avec des yeux ronds, les doigts tapotant sur le plastique du guichet. Elle prend un des colis, le pose sur la balance, et en attendant que ça fasse le calcul de poids (opération qui ne prend pas plus de deux secondes), elle disparaît sous son bureau. Je me penche pour voir ce qu'elle trafique. La migraineuse fouille dans son sac en lui demandant où étaient passés ses cachets pour la tête. Elle relève la tête en se confondant d'excuses pour me faire patienter. Elle refarfouille dans son sac. Elle réapparaît enfin, son porte-monnaie à la main. Elle prend un deuxième colis pour effectuer la même opération de pesée. Profitant du temps qui lui était donné, elle fouille dans son porte-monnaie et en sort quelques pièces jaunes. Elle prend un troisième colis. À ce moment-là, tous mes ongles sont cassés.
"Ahlala, non mais c'est affreux, j'ai la tête qui va exploser, je suis vraiment désolée, je vais vite aller à la machine prendre un truc sucré parce que là je tiens plus..."
Je n'ai même pas le temps d'ouvrir la bouche pour lui dire d'au moins finir ce qu'elle a commencé, qu'elle était déjà partie!
Je ronge le peu d'ongles qu'il me reste.

14h52 - La revoilà! Les mains vides.
"Encore désolée madame. Le pire, c'est que je n'avais pas la bonne monnaie pour la machine. J'y suis allée pour rien."
Mes doigts saignent.
Elle prend le dernier paquet et procède à la pesée.
"Il vous faudra autre chose??
- Non juste l'addition. Ah si, tant que vous êtes là et étant donné que je fais souvent des envois colissimo, serait-il possible que vous me donniez d'autres bordereaux pour que je les prépare à l'avance?
- Ah non, c'est impossible, nous n'avons pas été livrés, cela fait une semaine qu'on attend les fournitures."
Je ne veux pas rentrer dans sa conversation et ne lui demande donc pas comment elle aurait géré mes envois sans bordereaux.
"Tant pis. Je paye par carte."
Elle sort la machine à carte, tape consciencieusement le montant, me tend la machine. Je remarque une erreur d'entrée des chiffres.
"Euh, je vous dois 25,00 euros, pas 2500 euros...
- Ohhh, excusez-moi, hihihi, je fais n'importe quoi avec ce fichu mal de crâne."
Elle retape le montant, cette fois c'est le bon! Brl, brl, brl, le ticket sort, elle le déchire et me le tend.
"Voilà madame.
- Je peux récupérer ma carte aussi? Ça peut servir.
- Ohhh, excusez-moi, vous voyez je vous mens pas hein, j'ai besoin de sucre.
- C'est ça, aurevoir madame.
- ...
- Au-re-voir!!!
- Ohhh, excusez-moi, aurevoir madame."

14h57 - Ça y est! J'ai réussi à poster mes colis! Je n'en reviens pas, je vais enfin pouvoir quitter ses lieux où la patience est mère de toutes les vertus. Au guichet d'à côté, M. Truffion repart lui aussi avec son carnet de timbres fraîchement acheté.
Je sors du bureau de poste.
Dehors, les oiseaux chantent la victoire, tandis que M. Truffion se dirige vers la pharmacie de la poste.

15h00 - Je rentre chez moi.

15h01 - Je sors de chez moi pour aller m'acheter des faux ongles.

CC French Cancan 2009

18/10/2009

#8. L'instinct grégaire en jungle urbaine


Le métro parisien est une jungle urbaine souterraine où les nerfs sont mis à rude épreuve.


Forte d'une expérience de trente ans de pratique de cet environnement industriel dans lequel grouille une faune diversifiée, je peux vous dire que pour un bon parisien, il est inconcevable de ne pas utiliser ce moyen de transport pratique, économique et plus ou moins écologique. Que ce soit pour se rendre au travail, à l'école, se promener, aller faire des courses, sortir, ou rentrer chez soi, le métro parisien favorise le retour à des comportements agressifs primaires et à une certaine violation de la liberté individuelle.

L'instinct purement grégaire refait surface ; aux heures de pointe, des centaines de personnes sont parquées dans des conditions proches de celles des poulets en batterie. Aux heures creuses, les gens ont tendance à se regrouper en troupeaux de bovins nourris aux farines animales.

Quand vous prenez le métro le matin, disons à 9h, les épreuves sont plutôt physiques: les gestes matinaux sont automatiques, le cerveau est encore en mode nuit-dans-son-lit-douillet.
Le soir, disons à 18h, il faut s'attendre à devoir affronter les mêmes épreuves que le matin, mais le mental est bien plus que le physique.

Pour bien aborder cette jungle urbaine, il faut donc être prêt physiquement et mentalement : optez plutôt pour une tenue de baroudeur (eau, sac bandoulière avec pochette extérieure spéciale "pass navigo", baskets, lunettes, boussole, plan de métro) et équipez-vous d'une armure anti-stress : ipod, livre, console de jeu, portable, etc. Mais surtout restez sur vos gardes et anticiper le contrôle des agents RATP et leurs barrages volants.

La parcours du combattant commence à l'approche de la station de métro. Dans la rue, les gens sont pressés, se bousculent, vont dans tous les sens pour se frayer un passage vers la bouche de métro dans laquelle ils s'engouffrent à un rythme de course effrénée contre la montre, frôlant la chute à chaque instant.

"Prendre le métro" pour aller d'un point A à un point B consiste à passer une série d'épreuves truffées de pièges en milieu hostile...


L'épreuve du portique


Arrivé aux portiques, le temps est de plus en plus compté. Vous n'avez pas droit à l'erreur, le pass Navigo ou le ticket doit être prêt à être dégainé. Le trafic se doit d'être fluide, surtout le matin, quand tout le monde s'est levé du pied gauche et que tout le monde "travaille moi madame". C'est une fourmilière désorganisée où chacun suit son propre ordre d'exécution de gestes automatiques dans sa course contre la montre pour accomplir leur mission: ne pas rater son métro.
Préparez-vous à subir des violences physiques telles que se faire bousculer, se faire marcher sur les pieds, être coincé entre le tourniquet et la file de gens derrière vous qui essaient de forcer le passage en poussant chaque personne qui se trouve devant et tenter ainsi de provoquer un effet domino pour vous éjecter de leur chemin vers le quai.


L'épreuve du quai


Tels des loups affamés, les gens se regroupent en une meute guettant leur proie: l'arrivée du métro. Les yeux sont fixés sur le panneau qui annonce la prochaine rame à assaillir. Lorsque les compteur passe à moins de 2 minutes, un mouvement de foule se produit en direction du bord du quai.
Cette épreuve se déroule en deux étapes : la première est de passer au travers de ces meutes de loups à l'affût du moindre mouvement prêts à bondir, et d'anticiper l'assaut du métro qui approche du quai. La deuxième est d'adopter une stratégie de positionnement pour éviter l'attaque soudaine d'un nuage de chauves-souris remis en liberté à l'ouverture des portes des wagons.
Si vous échouez cette épreuve, vous perdez votre mission qui est quand même de ne pas rater son métro, et vous risquez d'avoir des traces physiques du passage des chauves-souris assoiffées d'espace et de vengeance contre tout le monde.
Votre mission est sauvegardée dès que vous franchissez la porte du métro et que vous êtes en voiture.

L'épreuve du trajet à bord


C'est une épreuve à trois options:

1. L'option assis (niveau facile)
Cette option requiert d'avoir préalablement franchi avec succès les obstacles éparpillés sur le chemin vers une assise. Il faut être vigilant aux vautours qui encerclent la zone des places assises, il faut savoir les devancer et les prendre par surprise. C'est un jeu de ruse, le plus futé et réactif s'assurera un trajet moins éprouvant.
Cependant c'est une option à pièges : femmes enceintes/personnes du 3ème âge/invalides peuvent à tout moment vous faucher la victoire au saut d'obstacles.

2. L'option strapontin (niveau moyen)
Vous êtes dans la zone des places debout.
L'instinct grégaire domine. Le troupeau reprend ses parts de pré en se rapprochant de la brebis égarée. Il n'est pas imposible que vous vous retrouviez à quelques centimètres de la croupe d'un des ovins. C'est en général une tactique adverse pour vous forcer à vous lever, à les rejoindre, et à partager votre espace vital.

3. L'option debout (niveau difficile)
C'est un grand concours d'immobilité, de raideur et de self-control. On a sa place debout, son bout de barre pour se tenir et il faut se battre pour garder son terrain conquis, jouer des coudes, contrer les envois frontaux d'haleine fétide, esquiver les mains baladeuses, supporter les écrasements de pied et la pollution sonore (conversations entre usagers ou téléphoniques), s'attendre à être exposé à des parasites du grégarisme qui viennent vous infester sous prétexte de métro bondé, s'installer sur votre épaule/votre sac/votre bras tendu en pesant bien de tout leur poids d'âne mort.
Un conseil : toujours avoir un oeil sur les mouvements des gens assis et du groupe de vautours dont la concentration peut faillir, pour éventuellement finir cette épreuve avec une petite pause avant la sortie.

L'épreuve de la sortie


Un seul but : sortir. Vous avez accompli votre mission "prendre le métro", à présent ce qui compte, c'est la sortie de terre vers l'air et la lumière.

Sortir du métro. Se lever si on est assis, et se diriger vers les portes. Bien sûr la meilleure place est devant la porte, le poing sur la manette, positionné bien au milieu. Les portes s'ouvrent, derrière, le bétail qui pousse pour avancer vers la sortie commune et devant, la meute de loups qui n'a qu'une chose en tête, monter dans le métro quoiqu'il arrive.
Enfin, rejoindre les mouvements de la fourmilière et traverser les différents courants pour atteindre la sortie.

L'ultime obstacle à franchir :

le portillon automatique/le tourniquet qui vous sépare de votre but : l'air libre.

Une dernière étape forte en émotions exploits sportifs... Il faut apprivoiser la machine mécanique aux mâchoires pneumatiques et à la respiration saccadée et menaçante. Il faut dompter la scie métallique tournante et peu accueillante.
C'est le sprint final vers la ligne d'arrivée. Il faut mettre tout le paquet et suivre son instinct de survie et se laisser guider par la lumière.

Une fois sorti, la mission est accomplie,



la récompense, c'est Paris.

CC French Cancan 2009

13/10/2009

#7. Quand je serai grand, je ferai comme Papa...

Comment se frayer un chemin dans la vie quand on a un papa super puissant? Et bien soit on s'écrase et on fait complètement autre chose, quitte à masquer son identité pour se faire un nom dans un milieu totalement étranger à l'environnement dans lequel évolue ce papa encombrant, soit on fait tout comme lui! Et on attend pas d'avoir le même âge pour agir.

Vous êtes bien né? C'est déjà une très bonne chose!
Vous n'avez aucun talent? C'est pas grave, les équipes de Papa sont là pour ça.

Les 10 étapes de votre ascension sont les suivantes:

1. Faire partie du même milieu professionnel que Papa, dès que vous en avez l'âge légal (en général à 18 ans).

2. Demander à Papa de vous offrir gracieusement un poste bien placé dans son entreprise, en évitant tout statut minable et sans intérêt(s), c'est-à-dire éviter les stages et tout ce qui se trouve en-dessous du statut cadre/président... Vous ne savez pas ce qu'il y a en-dessous? Pas grave vous n'êtes pas concerné dans tous les cas.

3. Demander à tonton, tata, parrain, marraine de vous dérouler le tapis rouge au moindre de vos caprices. Parce que sinon, attention, Papa ne va pas être content (et il risque de les virer, même s'ils font partie de la famille, car on ne pratique pas le favoritisme à outrance, non non).

4. Changer de look pour avoir une image plus crédible et plus sérieuse. Oui, parce que le look d'ado "Beverly-Hills-fils-à-papa", ça risque de pas trop passer.

5. Porter des lunettes, même si vous n'en avez pas besoin. On gagne tout de suite quelques années d'études virtuelles.

6. Bien regarder comment que Papa y parle. Et comment qui se move. Parce que si Papa il a réussi, c'est aussi parce qu'il sait parler et bouger son corps. Répéter exactement les mêmes gestes et les mêmes paroles (la maîtrise de la langue française n'est pas obligatoire, ndlr).

7. Ne jamais répondre aux questions que l'on vous pose. Toujours employer les mêmes réponses qui peuvent s'appliquer à toute question.

8. Ne pas oublier de toujours commencer ses phrases par "Moi, je..." un très bon moyen de souligner que le sujet de conversation, c'est vous.

9. Justifier quand même d'une précédente expérience grâce à laquelle vous avez tout appris (même si cette première expérience, c'est aussi Papa, bon papa, tonton, tata, parrain et marraine qui vous l'ont donnée).

10. S'allier à une famille riche, au cas où. Engendrer une progéniture pour être sûr d'avoir une pension si cette union ne marche finalement pas.


Voilà, c'est le kit clés en main, en route pour la réussite!

Papa, c'est le plus fort du monde! Et à deux, eh ben on est deux fois plus forts! Na!

CC French Cancan 2009

12/10/2009

#6. Botox + Acide Hyaluronique + Collagène = boulot?

Bien sûr vous avez remarqué que la plupart des actrices -sinon toutes- avaient recours à la chirurgie esthétique, et ce n'est pas un fait nouveau.

Ces femmes, déjà gâtées par mère Nature, ont du mal à accepter les effets du temps qui passent. D'autant plus que leur physique est leur gagne-pain. Mais ces femmes ont tendance à oublier qu'elles exercent un métier dans lequel elles sont censées montrer des émotions.

La dictature hollywoodienne les oblige à ressembler à une poupée de cire qui, chaque année, se doit de rajeunir. Résultat, elles finissent toutes par avoir le même regard, qu'elles soient heureuses, tristes, sereines ou en colère, les mêmes lèvres pulpeuses coin-coin, et les mêmes pommettes de jeune fille de 15 ans. Surtout que les productions ont recours aux mêmes chirurgiens, qui ont les mêmes techniques et qui font des duplicatas de poupée Barbie, leur inépuisable source d'inspiration.

Les méthodes modernes sont un cocktail d'injections en tous genres : Botox, acide hyaluronique, collagène (que j'appellerais le "cocktail bôté").
>Le Botox, ou toxine botulique, a pour effet de bloquer la conduction nerveuse et donc la contraction du muscle. En gros quand on vous injecte du Botox dans le front, vous ne pouvez plus hausser les sourcils et montrer à quel point vous êtes surprise par la bague en diamant que vous offre votre fiancé.
>L'acide hyaluronique (H.A.) est un capteur d'eau (on en a tous naturellement) et agit comme une éponge. Si on vous injecte de l'H.A. dans les sillons du nez, hop, vous n'avez plus de rides d'expression, c'est génial de sourire sans qu'on le sache.
>Le collagène est une glycoprotéine fibreuse, présente dans notre organisme. Il est fabriqué industriellement et utilisé à diverses fins (alimentaires, photographiques, etc). C'est une sorte de gélatine que les chirurgiens plastiques injectent un peu partout dans le corps de leurs patientes. Vous voulez une bouche à la Angelina Jolie? Hop, une bonne grosse dose de collagène dans les lèvres et hop, vous avez deux pneus à la place des lèvres, et votre prononciation en prend un coup.

Un peu des trois, pourquoi pas? Mais beaucoup des trois, bonjour les dégâts...

Le résultat est certainement très bien sur une image figée (et encore, mieux vaut ne pas trop s'attarder sur les détails et les problèmes de symétrie), mais alors dès que ça bouge, ça devient assez désagréable à regarder. Il y a comme une sorte de gêne, la personne qu'on regarde semble avoir quelque chose qui cloche et on n'arrive pas trop à savoir quoi... Quand tout à coup ,on se rend compte que les expressions faciales, propres à l'être humain, manquent cruellement! Et puis, tout est lisse, tellement lisse qu'on dirait du beurre en 2D.

Voici quelques exemples d'abus de "cocktail bôté"...

- Dans la série CSI (Les Experts un peu partout aux States):
Marg Helgenberg avant/après


Emily Procter avant/après


-Dans la série Desperate Housewives:
Marcia Cross avant/après


Teri Hatcher avant/après


- Dans la série Elles abusent vraiment trop:
Nicole Kidman avant/après


Meg Ryan avant/après


Bien sûr ce n'est qu'un infime échantillon d'exemples d'actrices qui ont recours à ce cocktail explosif de fontaine de jouvence 100% chimique pour conserver leur travail.

"Miroir, Miroir, dis-moi qui est la plus belle?
- C'était vous ma reine, avant que vous ne vous piquiez la figure avec toutes ces seringues de chirurgiens."

Et malheureusement, leurs maris n'attendent généralement pas la résorption de leur visage tuméfié pour les larguer pour plus jeunes qu'elles, et ça les magazines féminins -bibles des femmes qui doutent d'elles- ne le mentionnent jamais dans leurs numéros spéciaux consacrés aux méthodes modernes pour rester jeune, à tout jamais.

CC French Cancan 2009

09/10/2009

#5. Le Tabarly Effect, c'est quoi exactement?


Pour ceux qui ont vraiment du mal avec la langue de Shakespeare, le Tabarly Effect se traduit par l'Effet Tabarly dans la langue de Molière.

Mais qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire?

Avant tout, je tiens à préciser que le Tabarly Effect est une invention linguistique de ma part.
Ces deux mots m'ont surgi à l'esprit alors que je venais de rentrer chez moi, après une soirée arrosée. Vous savez, c'est cette impression que vous avez quand tout bouge autour de vous, quand ça tangue ; vous êtes sur la terre ferme mais pourtant vous avez l'impression d'être à bord d'un Pen Duick. D'où Éric Tabarly, l'un des plus grands navigateurs français, emporté par les flots en 1998, à la barre de son Pen Duick.

Donc vous visualisez bien le ressenti?

C'est un terrible mal de mer...


...mais sur terre.

C'est là que le Tabarly Effect commence à s'installer. Les premiers symptômes apparaissent : troubles de la vue, sensation de mouvement perpétuel des choses qui sont normalement immobiles, légères nausées, rire incontrôlé, photo-sensibilité...

Très vite, on se laisse envahir par le Tabarly Effect...
Et le début de la fin commence au moment où on s'allonge. C'est le point de non retour. Vous dormez, certes, mais vous êtes toujours à bord du Pen Duick...

Le réveil se fait très vite, après quelques heures de sommeil seulement. Vous vous réveillez donc, en pleine tempête. Vous ne savez plus trop où vous êtes, ni quand. Vous avez beau avoir soif, dès que vous avalez un peu d'eau, vous buvez la tasse. Vous vous noyez. Vous rejetez aussi vite l'eau que vous venez d'ingurgiter. Votre vision est d'autant plus trouble. Votre ouïe est proche de celle de Superman sur un chantier de construction. Votre tête a doublé de volume. Votre corps ne répond plus, vous n'avez plus aucune force, le moindre effort est investi dans le chemin qui vous sépare de la cuvette des W.C. Les gestes simples de la vie quotidienne ne sont même plus envisageables. Vous êtes une loque vomissante. Vous subissez le Tabarly Effect.

Le Tabarly Effect peut durer entre 12 et 16 heures après l'apparition des premiers symptômes (voir plus haut). Voici ce qu'il faut avoir à porter de main lorsque vous êtes en Tabarly Effect:


- un lit avec une couette





- une télé bloquée sur une chaîne documentaires (baisser le volume au max)






- du Nurofen Plus




- de l'eau






- du Coca






- des chips







- un bon gros cheeseburger






- des pâtes au beurre






- un seau








- une boîte de mouchoirs







- le téléphone portable sur silencieux








- beaucoup de patience





Au bout d'un moment, vous retrouverez vos forces et vos esprits. Vous serez à quai et vos pieds fouleront enfin la terre ferme.

Le Tabarly Effect, c'est une grande traversée en solitaire...


Le Tabarly Effect, c'est en effet la mer à boire ...

CC French Cancan 2009

08/10/2009

#4. Comment se débarrasser d'un homme...

... tout est dans la technique. Si un homme vous embête, voici quelques techniques à choisir selon le sujet et les circonstances.


  • la technique du "Oui Oui"
(l'abdication)

Avec qui? Un ami, un parent, un mari, un collègue...

Dans quelles circonstances? Lorsqu'un échange d'idées et de points de vue tourne au vinaigre. Pour couper court à une conversation qui n'aboutira jamais, laissez l'homme répéter pour la énième fois son idée/point de vue, et répondre le plus sincèrement possible (tout en plaçant son opinion contraire discrètement):
"Non mais, oui! oui, oui. En effet".
Et enchaînez immédiatement sur toute autre chose pour conclure le sujet de discorde.



  • la technique de la femme mariée
(la raison)


Avec qui? Le jeune postpubère qui fait son dragueur-caïd sur son terrain de jeu (rue, bar, métro...), mais qui est encore sous les jupons de sa maman (mais ça, chut! c'est son secret).
Un relou zonard (R.Z.) quoi.

Dans quelles circonstances? Si possible, dès qu'il prononce "Ma'moizel", le stopper net en disant "Madame". Il est fort probable que le R.Z. insiste... lourdement, donc. Incarner votre personnage de femme mariée jusqu'au bout et mettez fin à ce moment très énervant.
Restez calme, sympathique, raisonnable:
"Merci du compliment, mais je suis mariée, et je dois rentrer vite pour m'occuper de mon mari."
Et marcher d'un pas pressé mais assuré. Avec une bonne maîtrise et un bon enchaînement de la technique, le R.Z. reste planté là.
Si vous êtes déjà mariée, ne commencez pas non plus à lui raconter votre vie, le R.Z. n'est pas un bon confident.



  • la technique de l'intello
(l'usure)

Avec qui? Avec un homme (sportif, assez souvent et bizarrement) alcoolisé qui devrait aller se coucher.

Dans quelles circonstances? Souvent dans les soirées mondaines, lorsque cette personne vrille autour de vous, vacille mais ne tombe pas. Les intentions sont assez définies mais ne sont pas réciproques ou partagées (vous avez loupé la tournée de tequila paf). C'est le moment d'agir et de lancer un sujet politico-religioso-philosophico-abstrait, comme par exemple:
"Oh tiens, l'autre jour, à la bibliothèque, je suis tombée sur un bouquin fantastique, "Guerre et Paix". C'est dingue comme ce livre est d'actualité. Avec toutes ces guerres dans le monde aujourd'hui, on se demande si au final y'a vraiment un dieu. Mais Dieu, c'est quoi au final?"
En général à ce stade-là, l'athlète a déjà pris les jambes à son cou (soit vers les toilettes, soit vers un canapé ou un lit).



  • la technique du bébé
(la flippe)

Avec qui? Le coup d'un soir qui se croit dans un film X (mais qui n'assure pas une cacahuète).

Dans quelles circonstances? L'homme aux mille conquêtes, séduisant et charmeur, que vous venez de rencontrer, et que vous avez eu la bonne idée d'inviter à boire un dernier verre. Il vous donne envie de profiter du moment présent... Mais il se peut que toute perspective d'avenir commun soit inexistante, et que le présent dure trop longtemps et devienne lassant. Dès que vous en avez marre, et que vous voulez éviter de rentrer dans une discussion, susurrez-lui à l'oreille :
"J'ai envie de fonder une famille avec toi."
Ces mots ont généralement pour effet de calmer les ardeurs de notre hardeur qui, comme notre ami l'athlète imbibé (voir ci-dessus) a une réaction physique allergique : prendre les jambes à son cou et ne pas laisser de trace.



ATTENTION!

Ces techniques peuvent provoquer un effet contraire. Alors, si vous souhaitez garder un homme, ces techniques peuvent aussi s'appliquer.
Gardez à l'esprit que trois réactions sont envisageables:
  1. l'amour fou
  2. le harcèlement
  3. la fuite


Tout dépend du sujet et des circonstances...

CC French Cancan 2009